jeudi 10 juin 2010

Conseils pratiques pour les aidants naturels


Tôt ou tard toute personne sera appelée à agir à titre d'aidant(e) naturel(le) pour un membre de sa famille ou un proche. C'est en fait ce que j'ai vécu il y a peu de temps avec l'une de mes cousines touchée par un cancer généralisé et qui est malheureusement décédée il y a deux semaines.

Comme ma période d'aidante naturelle fut des plus exigentes, j'ai cru bon transmettre quelques conseils pratiques à ceux et celles d'entre vous qui vivez une situation semblable.

Ces conseils proviennent du site Web de l'Institut universitaire en santé mentale Douglas.

Savoir gérer le stress et l'épuisement


Être aidant naturel représente une source de stress constante. Le stress est un phénomène normal, c'est une réponse physique et psychologique à un événement.


  • L'efficacité de l'aidant dépend directement de sa capacité à maintenir un niveau raisonnable de stress.
  • Il est important de reconnaître et accepter ses limites; personne n'est invincible.
  • Le stress n'est pas un signe de faiblesse.
  • Chaque personne est différente.
  • L'aidant naturel doit d'abord travailler sur lui-même en gérant son stress et en se donnant des moyens de relaxer.

Sources de stress pour l'aidant naturel

Inversion des rôles

  • Les tâches que la personne atteinte faisait sont maintenant celles de l'aidant.
  • Le/la conjoint(e) devient l'aidant ou l'enfant devient parent.
  • Toutes les décisions doivent être prises par l'aidant.

Contraintes

Même sans s'occuper de quelqu'un, nos obligations entrent souvent en conflit avec notre vie. Exemple : travail versus loisir, devenir aidant ajoute à ces contraintes.

Attentes irréalistes

  • Croire que ça sera facile.
  • Penser qu'on ne se découragera jamais, qu'on ne perdra pas patience.
  • Croire que l'on n'est pas à la hauteur.
  • S'attendre à ce que les amis sachent comment intervenir ou aider : il faut leur expliquer.

Stress émotionnel

  • L'aidant est continuellement aux prises avec différents sentiments : colère, tristesse, culpabilité, etc.
  • Il peut y avoir mésentente entre les membres d'une famille sur les décisions et les soins donnés. La décision d'un placement : souvent inévitable mais touojours difficile.

Isolement

  • L'aidant naturel s'isole souvent pour ne pas embêter les autres.
  • Les amis s'isolent pour ne pas déranger.
  • La réalité de l'aidant et la responsabilité de son rôle laisse peu de temps pour soi.

L'épuisement

En plus de ses responsabilités régulières qui sont souvent déjà très lourdes, l'aidant doit :

  • Penser, prendre les décisions, prévoir, pourvoir, planifier.
  • Gérer la médication, l'alimentation, l'hygiène, les comportements, la sécurité.

Attention aux signes précurseurs de l'épuisement

  • La personne se sent plus fatiguée.
  • Elle est plus irritable, impatiente.
  • Elle a de la difficulté à se concentrer.
  • Elle a du mal à dormir.
  • Son appétit diminue ou au contraire elle mange sans arrêt.
  • Elle met ses activités de côté.
  • Elle se sent dépassée.
  • La culpabilité la ronge.

Chercher du soutien

Un aidant naturel doit aller chercher de l'aide et du soutien auprès :

  • Des proches et des amis;
  • Des professionnels de la santé;
  • Des centres de jour et centres communautaires;
  • Des services de repas préparés;
  • Des services d'aide en hygiène familiale;
  • Des services d'aides familiales;
  • Des groupes de soutien;
  • Des groupes d'échange entre aidants, etc...;
  • Des services de répit;
  • Des services de transport;
  • Des soins infirmiers privés.

Il est important de savoir reconnaître le type de soutien dont on a besoin et d'aller chercher cette aide.

Soutien émotionnel
Réconfort moral, ami, confident

Soutien matériel
Répit, tâches domestiques, argent

Soutien lié aux activités sociales
Loisirs, visites

Soutien informationnel
Conseils, formation, suggestions

Conseils pratiques pour les aidants naturels

Devenez un soignant averti. Renseignez-vous sur la maladie, les différents services, les groupes de soutien, les nouveautés, la recherche. Évaluez fréquemment le niveau d'aide requis : devez-vous demander de l'aide au bain? La personne est-elle sécuritaire dans ses activités de la vie quotidienne? Adaptez l'aide au niveau de soins requis.

Réservez-vous du temps libre. S'accorder du temps ne veut pas dire être égoîste ou négliger la personne atteinte. Au contraire, cela permet de refaire le plein d'énergie, prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin de l'autre.

Ne vous isolez pas. Parlez-en avec vos amis, d'autres soignants, un voisin. Acceptez l'aide des autres.

Ne négligez jamais votre santé physique et mentale. L'aidant est porté à remettre un rendez-vous médical à plus tard, par fatigue ou faute de gardienne. Évaluez votre niveau de stress et votre propre état de santé. Votre santé est primordiale. Prenez-en soin.

Assurez-vous d'avoir une alimentation saine. Hydratez vous bien. Prenez le temps de manger.

Allouez vous des périodes de repos. Dormez suffisamment. Si certains comportements vous empêchent de dormir, parlez-en rapidement au médecin.

Plusieurs ressources communautaires telles que les églises et diverses associations offrent des services d'accompagnement.

Certains centres de jour permettent à la personne malade de faire des activités intéressantes pendant que vous obtenez du répit.

Établissez une routine : en gardant la même routine, vous devenez plus confiant. Ceci rassure aussi la personne malade. Pour réduire les frustrations, simplifiez les tâches qu'elle doit accomplir. Par exemple : quels vêtements porter? N'offrez que deux choix et préparez les vêtements à l'avance.

Communiquez de façon efficace : conservez une simplicité, utilisez des phrases courtes, précises. Soyez patient(e) lorsque vous communiquerez avec la personne malade : laissez-lui le temps de répondre.

Maintenez un environnement stable et sécuritaire. Évitez de déplacer les meubles. Révisez le niveau de sécurité régulièrement : verrous sur les portes, rangement des médicaments, objets tranchants.

Tenez un journal, inscrivez les questions que vous désirez poser aux professionnels de la santé.

N'ayez pas peur de demander l'aide du pharmacien, du médecin ou de l'intervenant pivot.

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